top of page
Rechercher

L’agent orange : Responsable du plus grand écocide du XXe siècle ?

  • lookense3
  • 25 févr. 2021
  • 3 min de lecture

Alors qu’au niveau de l’union européenne, le parlement européen a demandé en janvier à la cour pénale internationale de reconnaître le crime d’écocide, en France, la Convention citoyenne pour le climat propose l’insertion du crime d’écocide dans la Constitution. Seulement, le gouvernement français n’a annoncé que la création du délit écocide, et encore, cette création est critiquée par de nombreuses instances, comme le MEDEF. Mais qu’est-ce qu’un écocide ? D’après la convention citoyenne pour le climat, « constitue un crime d’écocide, toute action ayant causé un dommage écologique grave en participant au dépassement manifeste et non négligeable des limites planétaires, commise en connaissance des conséquences qui allaient en résulter et qui ne pouvaient être ignorées ». Nous allons parler dans cet article d’un événement que l’on peut qualifier d’écocide : l’épandage de l’agent orange durant la guerre du Viêt Nam, épandage qui a eu lieu de 1961 à 1975.


L’agent orange, qui tire son nom de la bande orange des barils dans lesquels il était stocké, est un herbicide qui est composé à moitié d’un acide, le 2,4,5-T, qui, lorsqu’il était produit en masse dans les années 60, comportait une impureté, la dioxine TCDD.


Formule chimique de la dioxine TCDD


Cette dioxine est un million de fois plus toxique que le plus puissant poison naturel. En France, la limite d’absorption conseillée de cette substance par personne est de 4 picogrammes, et aux Etats-Unis elle est de 0,0064 picogrammes. Aujourd’hui encore, les Vietnamiens présents sur les terres touchées par les épandages absorbent parfois 900 picogrammes de dioxine par jour. Cette dioxine pénètre dans l’organisme par ingestion, inhalation ou contact avec la peau, et peut activer certaines régions de l’ADN dites « sensible aux dioxines ».


En 1961, dans le contexte de la guerre vietnamienne, John Kennedy, alors président des Etats-Unis, lance l’opération Ranch Hand. Cette opération a consisté au déversement de 74 millions - au moins, certains chiffres montent à 350 millions – de litres de défoliants sur les terres vietnamiennes, par voie aérienne principalement. L’agent orange a représenté 60 % de ces défoliants. Ces épandages ont été déversés sur trois millions d’hectares, ce qui représentait 20 % de la forêt vietnamienne.


D’après le Rapport Stellman de l’Université de Colombia, 2,1 à 4,8 millions de personnes ont été présents lors des épandages. De plus, cet agent se stocke dans les corps humains, animaux et végétaux. Ainsi, aujourd’hui, les arrières-arrières petits enfants des personnes directement exposées sont encore victimes de l’agent. Il existe 17 pathologies répertoriées dues à l’agent orange, et on estime le nombre de victimes à plus de 4 millions. Beaucoup de ces pathologies sont présentes dès la naissance de l’enfant, dont la mère a été contaminée : malformations, difficultés cardiaques, respiratoires…


Certaines victimes ont pu porter plainte et ont obtenu réparation : il s’agit principalement de vétérans américains ou coréens, qui ont porté plainte, à partir de 1987, contre l’État ou contre les firmes responsables de la création de cet agent, comme Monsanto ou encore Dow Chemicals. En effet, ces compagnies ont caché la toxicité de l’agent orange à leur Etat, ce qui a conduit à ce que les épandeurs de cet agent soient victimes de celui-ci.


Cependant, les victimes civiles de cet épandage n’ont jamais obtenu réparation. C’est pour cela que Tran To Nga, ancienne résistante vietnamienne aujourd’hui citoyenne française, porte plainte contre 26 sociétés américaines. Elle a été directement exposée aux épandages, et les conséquences ont été tragiques : elle a perdu sa première fille deux ans après son exposition, ses deux autres filles ont diverses pathologies et elle-même a du diabète, un cancer et plusieurs tuberculoses. Supportée par Maitre Bourdon et André Bouni, Tran To Nga a préparé pendant 12 ans le procès qui a eu lieu le 25 Janvier, en France. La décision à l’issue de celui-ci ne sera connue qu’en Mai prochain.


Il est impossible de classer différents écocides du fait des nombreuses répercussions qu’à, par définition, un écocide. Mais un drame comme celui-ci doit nous faire prendre conscience qu’il est primordial qu’un écocide soit considéré comme un crime, au niveau international. Car c’est cette qualification juridique qui pourra empêcher qu’une nouvelle catastrophe comme celle-ci se reproduise un jour, que cela soit en temps de guerre, ou de paix.


Pour approfondir :



Sources :



 
 
 

תגובות


Post: Blog2_Post
  • Facebook
  • Instagram
  • LinkedIn

©2020 par Look. Créé avec Wix.com

bottom of page